Candice A. Hamilton
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Date d'inscription : 20/04/2009
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 | | Sujet: — under the moonlight || andrew (a) Lun 20 Avr 2009 - 15:27 | |
| J’ai vu bien trop de sang dans toute ma vie. Je ne veux plus en voir. Plus jamais.
Voilà comment c’était terminé l’entretien de Candice avec le psychologue de l’université. En effet, la jeune fille avait été obligée par le corps professoral à prendre quelques séances chez ce dernier du fait des événements pour le moins traumatisants même s’ils étaient tenus confidentiels qu’elle avait vécu. Après tout, même Adrian y avait le droit même si elle se doutait qu’il faisait plus tourner le reste du monde en bourrique qu’autre chose. Elle connaissait le jeune homme depuis si longtemps maintenant qu’elle savait qu’il avait du être pour le moins insupportable et ingérable pour tout ceux qui avaient voulu lui apporter soi-disant leur aide. Mais il n’en avait pas besoin. N’était-il pas Adrian Halloway après tout ? Souriant légèrement en pensant à cela, elle secoua légèrement la tête en direction de l’homme en face d’elle pour lui faire signe que cela n’avait aucun rapport avec le sujet sur lequel ils étaient entrain de parler. Sa vie. Son cauchemar. On lui disait de ne plus y penser, de continuer à avancer avec force et bravoure mais cela remontait à si peu de temps qu’elle en gardait encore aujourd’hui un profond traumatisme qu’elle masquait derrière un sourire radieux et confiant. Il ne fallait pas qu’elle inquiète qui que ce soit. Elle détestait cela. Pourtant, elle continuait à se réveiller en sueur dans son lit, à se sentir suivie quand elle marchait dans la rue, à ne plus supporter de prendre un ascenseur car elle avait l’impression qu’aucune issue n’était possible. Elle le revoyait partout, comme s’il avait réussi à imposer son emprise sur elle. Un démon, voilà ce qu’il était. L’individu en face d’elle remonta sa paire de lunettes sur son nez alors qu’il lui faisait signe que leur rendez-vous était terminé. Enfin. Elle n’aurait pas supporté une minute de plus à devoir parler d’elle. De son enfance qui s’était passée sans amour et sans reconnaissance de la part de parents toujours absents. D’une adolescence dans les bouquins et les problèmes jusqu’au cou. De sa relation fraternelle avec un jeune caïd aux mœurs douteuses. Des nouveaux amis qu’elle pensait se faire ici. Des études qu’elle poursuivait avec une assiduité rare. Du fait que JUSTERMENT, elle s’obstinait à ne rien dire. Mais il en avait toujours été ainsi avec la jeune femme. Souriante mais peu causante quand le sujet traité était « Candice Hamilton ». Et visiblement, cela ne plaisait pas à tout le monde. Elle prit son sac sur son épaule et elle salua son vis-à-vis avec un sourire poli alors qu’elle partait en direction de la sortie, souriant alors qu’elle refermait la porte derrière elle. Enfin libre. Loin du lycée, Candice espérait pouvoir recommencer une nouvelle vie et ne plus avoir à connaitre une existence chaotique et meurtrière. Elle commençait à s’intégrer petit à petit et elle était même devenue la représentante de sa section. Elle avait aussi fait la connaissance d’une jeune fille formidable qui s’appelait Sue-Helen avec qui elle avait tissé des liens d’amitiés pour le moins incroyables. Tout semblait se passer à merveille entre elles et aucun nuage ne semblait pointer le bout de son sale petit nez à l’horizon pour tenter de gâcher une belle relation en devenir. Ou pas. En effet, il y avait un hic entre les deux jeunes femmes. Et un hic pour le moins conséquent. Le petit ami de la jeune femme. Oh non, ce n’était pas que Candice le détestait. Bien au contraire. Elle était irrémédiablement tombée amoureuse de lui. Mais elle ne l’admettrait jamais. Premièrement car ce n’était pas dans son caractère. Elle n’arrivait pas vraiment à formuler ses émotions à voix haute et surtout depuis tout ce qu’elle avait pu vivre. De plus, ils semblaient que tous les éloignait l’un de l’autre aussi bien par leur comportement que par leurs gouts. Et puis, il sortait avec Sue-Helen et il ne pouvait donc pas s’intéresser à elle. Et elle, elle ne pouvait pas faire de mal à la jeune femme et draguer son petit ami. Une relation bien compliquée que voilà. Elle s’arrêta un moment de marcher alors qu’elle jetait un regard à l’extérieur, sur le ciel qui s’assombrissait. La nuit était entrain de tomber au loin et elle se devait de rentrer au pavillon. Mais elle n’en avait pas envie. Pour une fois, elle avait envie de suivre cette petite voix qui dans votre tête vous poussez à faire quelques petites bêtises. Et puis, elle l’avait déjà prévu ce matin même alors elle n’allait pas reculer maintenant. Quittant le bâtiment principal, elle arriva bientôt dans la cour de l’université. Elle ferma un instant les yeux en respirant l’air pur et frais. C’était merveilleux. De sentir le vent vous fouetter le visage. D’être vivante. Tout simplement. Elle savait apprécier plus que quiconque les petits miracles que la vie avait déposé sur son chemin et désormais, elle ne reculait plus devant les interdits ou le politiquement correct. Même si Adrian veillait à ce qu’elle ne fasse pas trop de bêtises. Ce qui était profondément amusant quand on voyait le comportement de débauché qu’il avait. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir. Même s’ils n’avaient pas le même sang, il agissait avec elle comme un grand frère. Et elle en avait bien besoin en ce moment même si pour une fois depuis le bal de promo pour le moins horrible auquel elle avait assisté, elle allait passer une soirée seule. En tête à tête avec elle-même. Pour pouvoir réfléchir et tenter de lutter contre cette peur permanente qui lui saisissait le ventre. Elle se dirigea donc vers le bâtiment qui abritait la piscine, prête à aller piquer un petit plongeon. En effet, vous l’avez compris, elle avait décidé ce soir de s’accorder un petit bain de minuit et quelques longueurs pour se vider de ce trop-plein d’énergie qu’était l’anxiété. Une vraie boule de nerf. Une vraie pile électrique. Bien sûr, la porte d’entrée était fermée mais comme tout bonne étudiante qui se respecte, Candice connaissait les tuyaux nécessaires pour se faufiler un peu partout. Elle s’approcha donc des fenêtres situées sur le versant gauche de la piscine et appuyée sur ses mains, elle s’éleva avant d’en déverrouiller le crochet et de se glisser dans le pavillon comme si de rien n’était, atterrissant sur le sol légèrement et silencieusement. Le reflet des lumières de l’étendu bleuâtre devant elle étalait des drôles de reflets sur les murs qui donnait une ambiance intime et un peu fermée à la pièce qu’elle n’avait pas dans la journée quand les cris et autres éclaboussures d’eau retentissaient dans un brouhaha pour le moins assourdissant. La piscine avait quelque chose de plus intime maintenant qu’elle était déserte. C’était un endroit parfait pour celui ou celle qui voulait être seul. Elle se dirigea tranquillement donc vers les vestiaires pour se changer, ayant emmené le nécessaire dans son sac. On aurait pu penser avoir affaire ici avec une sorte de Mary Poppins : nourriture, livres, trousses, on trouvait de tout et de n’importe quoi dans le sac qu’elle emmenait partout avec elle et aujourd’hui en l’occurrence, un maillot de bain et une serviette. Le premier était un adorable deux pièces noir dont le haut s’attachait autour du cou, laissant le dos dénudé et à la vue de tous. La serviette était tout simplement blanche avec quelques fraises ici et là. Oui c’était terriblement kitsch. Logique, c’était un cadeau que lui avait fait Adrian pour se moquer d’elle et du fait qu’il l’appelait ‘Nunuche’ en permanence. Mais au final, elle s’y était attachée. Il faut dire qu’elle savait pertinemment qu’il ne disait pas cela pour la blesser et que s’il lui avait fait ce cadeau pour le moins loufoque, c’était pour cimenter leur relation. Et c’était donc pourquoi elle se faisait un point d’honneur de l’emmener avec elle chaque fois qu’elle allait faire trempette. Reprenant ses affaires, elle quitta la pièce pour retourner à celle où se trouvait la piscine et elle étala son superbe morceau de tissu pour le moins coloré alors qu’elle déposait ses affaires dans un coin, bien loin de l’eau pour ne pas qu’elles soient mouillées d’aucune manière. Souriant légèrement, elle tourna son regard vers le plongeoir et elle s’y rendit sans la moindre hésitation. Des sensations fortes. Voilà ce dont elle avait besoin. Elle grimpa l’échelle qui montait au sommet et elle avança tranquillement sur la planche. Elle avait l’impression d’être dans une sorte de remix de Peter Pan et que le capitaine crochet allait venir la menacer avec tous ses pirates alors que le crocodile n’attendait en bas que le moment où il pourrait faire d’elle sons casse-croute. A cette pensée elle rit légèrement. Elle avait 19 ans et pourtant, elle continuait de se comporter comme une gamine par moment, ne pouvant s’empêcher de s’imaginer un univers fantastique dans un monde réel bien trop froid à son gout. Prenant une longue inspiration, elle ferma les yeux alors qu’en fléchissant sur ses jambes, elle finissait par prendre son envol. L’arrivée dans l’eau fut comme une libération. Plus d’air dans les poumons. Plus de bruit. Plus de problème. C’était magique. Elle resta un moment en apnée avant de remonter à la surface, alors qu’elle passait une main sur son visage. Elle respirait de manière rapide et hachée mais un sourire flottait sur ses lèvres. Elle se sentait si bien dans l’eau, comme si elle était protégée par toute cette large étendue autour d’elle. Plus rien ne pouvait l’atteindre ici. Se mettant sur le dos, elle commença à nager doucement de cette manière en regardant le plafond au dessus de sa tête et en tendant de faire le vide dans son esprit. Calme. Sérénité. Elle ne demandait rien de plus. Elle était tout de même curieuse de savoir ce qu’Adrian pouvait bien être entrain de faire pour le moment. Surement entrain de draguer sans le moindre scrupule une magnifique demoiselle. Quel vaurien. Mais elle l’adorait. Son cœur se serra soudainement à l’idée que Sue-Helen devait surement être dans les bras d’Andrew à l’air actuel. Elle ne lui en parlait pas directement du fait que cela était à ses yeux un sujet privé mais elle avait entendu les gens affirmer dans les couloirs comme quoi leurs ébats nocturnes devaient être pour le moins torrides. Et elle n’arrivait pas à le supporter, la jalousie ne cessant de lui ronger tout son être. Une fois de plus, elle piqua du nez, se perdant dans le vide de n’avoir rien à penser. Juste rester sous l’eau. Mais il fallait bien remonter à la surface et affronter ses problèmes. Et elle ne pouvait les fuir indéfiniment. Ou pas. Non, elle ne dirait rien. Elle garderait ses lèvres closes. Leur bonheur conjugal était prioritaire au sien. Se remettant à nager sur le dos, elle recommença à inspecter le toit au dessus de sa tête.
Des formes pour le moins indistinctes. Des lumières bleuâtres et intrigantes. Un silence seulement perturbés par les éclats légers de l’eau. Puis des yeux qui se ferment et qui profitent de l’instant présent.
Un arrêt dans le temps qui filait trop vite. Une pause dans l’existence. | |
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! On attend que toi 
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